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Fiche

Entreprise du secteur privé : droit de grève du salarié

Vérifié le 07/06/2016 - Direction de l'information légale et administrative (Premier ministre)

Le droit de grève est un droit reconnu à tout salarié dans l'entreprise. La grève est définie comme étant la cessation collective et concertée du travail en vue d'appuyer des revendications professionnelles. Elle entraîne une retenue sur le salaire du salarié gréviste (sauf exceptions).

Tout salarié d'une entreprise peut utiliser son droit de grève. Cependant, un salarié ne peut pas faire grève tout seul, sauf s'il accompagne une grève nationale.

Il n'est pas nécessaire que la majorité des salariés ou tous les salariés de l'entreprise participent à la grève.

Pour être valable, la grève doit réunir les 3 conditions suivantes :

  • <span class="miseenevidence">un arrêt total du travail</span>,
  • <span class="miseenevidence">une concertation des salariés</span>, donc une volonté collective (l'appel d'un syndicat à faire grève n'est pas nécessaire),
  • <span class="miseenevidence">des revendications professionnelles</span> (revendications salariales, portant sur les conditions de travail ou la défense de l'emploi par exemple).

Si ces 3 conditions ne sont pas réunies, il n'y a pas exercice normal du droit de grève mais mouvement illicite. C'est le cas notamment :

  • des grèves perlées (travail effectué au ralenti ou dans des conditions volontairement défectueuses),
  • des grèves limitées à une obligation particulière du contrat de travail des salariés (sur les heures d'astreinte par exemple),
  • d'actions successives menant au blocage de l'entreprise sans arrêt collectif et concerté du travail,
  • des grèves fondées uniquement sur des motifs politiques.

Le salarié participant à un mouvement illicite n'est pas protégé par le droit de grève. Il risque <a href="https://www.campagne-sur-aude.fr/services-public/?xml=F2234">une sanction disciplinaire</a> et peut être licencié sans que l'employeur ait à prouver une faute lourde.

 

Dans le secteur privé, un mouvement de grève peut être déclenché à tout moment. Les salariés qui veulent utiliser leur droit de grève n'ont pas à respecter de préavis.

Une grève est licite même si elle n'a pas été précédée d'un avertissement ou d'une tentative de conciliation avec l'employeur.

  :

<span class="miseenevidence">Attention : </span>des règles particulières s'appliquent aux entreprises chargées d'un service public de transport de voyageurs ou dans le transport aérien.

Il n’existe aucune durée minimum ni maximum.

La grève peut être de courte durée (1 heure ou même moins) ou bien se poursuivre pendant une longue période (plusieurs jours ou semaines). Elle peut être répétée.

Par exemple, un arrêt total et concerté du travail d'1/4 d'heure toutes les heures pendant 10 jours relève d'un exercice normal du droit de grève.

Les grévistes doivent respecter le travail des non-grévistes.

Le blocage de l'accès à un site, l'occupation des locaux afin d'empêcher le travail des non-grévistes sont des actes abusifs. Il en va de même de la dégradation des locaux ou des matériels. De telles actions sont illégales et peuvent donc être sanctionnées pénalement, tout comme les actes de violence à l'encontre de la direction ou du personnel de l'entreprise.

Les syndicats et les grévistes sont responsables des abus commis pendant une grève. L'employeur et les non-grévistes peuvent demander réparation en justice, notamment devant le <a href="https://www.campagne-sur-aude.fr/services-public/?xml=F2360">conseil des prud'hommes</a> et/ou le <a href="https://www.campagne-sur-aude.fr/services-public/?xml=F2189">juge pénal compétent</a>.

<span class="miseenevidence">* Cas 1 : </span>Salarié gréviste

La grève suspend le contrat de travail mais ne le rompt pas, sauf en cas de faute lourde du salarié (participation personnelle et active à des actes illégaux).

Aucun salarié ne peut être sanctionné, ni faire l'objet d'une discrimination (par exemple en matière d'augmentation de salaire) pour avoir fait grève. Tout licenciement motivé sur ce fondement est nul.

L'employeur retient sur la paie du salarié une part du salaire et de ses éventuels accessoires (indemnité de déplacement, par exemple). La retenue sur la rémunération doit être proportionnelle à la durée de l'arrêt de travail. Toute retenue supérieure est interdite.

Toutefois, dans certains cas, l'employeur doit payer son salaire au gréviste (si la grève a pour origine un manquement grave et délibéré de l'employeur à ses obligations ou si un accord de fin de grève l'a prévu).

<span class="miseenevidence">À noter : </span>l'exercice du droit de grève ne doit pas être mentionné sur le bulletin de paie du gréviste.

<span class="miseenevidence">* Cas 2 : </span>Salarié non-gréviste

L'employeur doit fournir du travail aux non-grévistes et les rémunérer, sauf s'il peut prouver qu'il a été dans l'impossibilité de faire fonctionner l'entreprise.

En cas de piquet de grève ou d'occupation des locaux, l'employeur n'est dispensé de son obligation de payer les non-grévistes que s'il a intenté une action pour faire expulser les grévistes.


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